Thanh Tien – Village traditionnel des fleurs en papier

Le village de Thanh Tien est situé le long de la rivière Huong à environ 5 km en aval de Hue (province de Thua Thien – Hue) et en face de l’ancienne ville de Vinh Bao. Le village est célèbre pour son métier artisanal traditionnel de fabrication de fleurs en papier, vieux de quatre siècles.

La cité impériale de Hue, de la dynastie des Nguyên (1802 – 1945), est célèbre en tant que ville festivalière et pour la tenue de cérémonies cultuelles ; c’est pourquoi la culture des fleurs et la fabrication de papiers votifs y sont bien développées.

Le problème pour les horiculteurs, c’est que le climat n’est pas propice à la culture des fleurs, en particulier autour du Tet lorsque la consommation atteint un pic. Pour remédier à cette pénurie, les villageois de Thanh Tien fabriquent depuis des lustres des fleurs en papier.

Chaque année, à la mi-octobre, les villageois sèment du riz pour la récolte d’hiver-printemps, puis commencent à faire des fleurs en papier ; et à la 2e moitié du 12e mois lunaire, des fleurs de diverses couleurs se retrouvent dans toutes les maisons.

Le processus de fabrication a duré toute une année, de la récolte et du séchage du bambou qui est ensuite teint et poli, à la fabrication du papier qui est entreposé à l’abri des termites et de l’humidité.

Les fleurs en papier de Thanh Tien comprennent orchidées, abricots, chrysanthèmes, roses, gerberas, dahlias… Le processus de production comprend un certain nombre de phases. Une fois que l’artisan a décidé de la couleur, il met plusieurs feuilles de papier ensemble, puis il façonne la forme des pétales avec des ciseaux. Puis les pétales sont collés sur les tiges de bambou. Chaque branche a 9 ou 10 fleurs parce que les gens locaux disent que ces chiffres sont de bon augure. Un arbre de fleurs peut avoir de 300 à 500 branches et les vendeurs de fleurs arpentent les rues avec un grand arbre sur l’épaule.

Bien que la fabrication de fleurs en papier soit une activité secondaire pour de nombreux villageois, chaque tige est vendue de 2.000 à 3.000 dôngs, ce qui rapporte in fine un revenu assez conséquent.

Dans le passé, les fleurs de papier étaient utilisées pour les cérémonies cultuelles, mais de nos jours, elles font partie de la vie quotidienne des Huéens. Au cours du Festival de Hue 2010, le festival du village de Thanh Tien, intitulé «Couleurs de Thanh Tien », a eu lieu. Dans une maison traditionnelle Ruong de Hué, les visiteurs ont été invités à admirer une exposition de fleurs de lotus en papier réalisées par des artisans de Thanh Tien. Selon eux, le métier a disparu pendant environ un demi-siècle puis a retrouvé une seconde jeunesse.

Faire des lotus en papier est un travail de fourmi. Les pétales sont en papier dzo ou en papier pour la peinture. Les tiges sont faites en rotin sec. La teinture est le processus le plus difficile car les pétales doivent avoir toutes les gammes de rose. Les lotus roses représentent le pouvoir suprême, le blanc la pureté et le violet la beauté traditionnelle de Hue.

(Vietnaminllustré)

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