Kim Son, confidence d’une terre
Situé à environ 120 km au sud-est de Hanoi, le district littoral de Kim Son de la province de Ninh Binh, une contrée où se croise verdure et culture, résiste encore aux sirènes du tourisme de luxe.
Créé par Nguyên Công Tru (nommé Doanh Diên Su, délégué royal au Service de défrichement des terres) il y a deux siècles, le district couvre 207 km 2 et compte 18 km de côtes. Là où les champs de jonc et de riz se côtoient et où les villages gardent leur charme d’antan.
Au début du XIXe siècle, cette région n’était qu’une zone de marécages insalubres, où ne poussaient que roseaux et mauvaises herbes. En 1828, le mandarin Nguyên Công Tru y est envoyé en tant qu’administrateur et lance de grands travaux d’assèchement et de val orisation des terres, qui permettent la création de deux nouveaux districts, le district de Kim Son (Mont d’or) et celui de Tiên Hai (Mer d’argent).
C’est dans le district de Kim Son que le Père Tran Luc, plus connu sous le nom de Père Six, ne conçut pas seulement le projet de faire pousser du riz, il voulut en faire sortir des palais et des cathédrales. Il y réussit, et ce tour de force est bien celui qui aujourd’hui émerveille le plus ses visiteurs.
Dans ces marécages, on commença par y enfoncer une forêt de bambous. Puis sur cette forêt enlisée, on déchargea des masses de cailloux sur lesquels, sans trêve, passaient des buffles dont le poids faisait pénétrer les pierres dans le limon. Avec les années, buffles et cailloux colmatèrent si fortement le sol que l’on put enfin, entre 1875 et 1899, ériger la cathédrale de Phat Diêm et les chapelles qui l’entourent en satellites sacrés.
L’ensemble architectural de Phat Diêm constitue un des lieux de culte catholique les plus originaux au Vietnam avec une dizaine d’ouvrages en pierre et en bois construits dans un style mariant l’architecture des pagodes bouddhiques et des églises catholiques.
Cet ensemble architectural comprend, outre la cathédrale proprement dite, un étang, un campanile (appelé “Phuong Dinh” en vietnamien), quatre chapelles latérales, une église de pierre (chapelle du cœur immaculé de Marie), deux grottes ou rochers artificiels, deux portiques et un calvaire. Il est édifié selon une orientation nord-sud.
Une autre attraction, c’est le pont à toiture en tuiles de Phat Diêm, enjambant la rivière An. Avec ses 36 m de long pour 3 m de large, ce pont en forme d’arc est entièrement en bois. Il est flanqué de deux balustrades. Datant de 1876, il est régulièrement remis en état pour que les habitants puissent l’emprunter sans risque.
En plus, sept de ses communes littorales sont inclues dans la réserve de biosphère du fleuve Rouge. Reconnue en 2004 par l’UNESCO réserve de biosphère mondiale, elle couvre 105.000 hectares et abrite plus de 500 espèces animales et végétales aquatiques, plus de 50 espèces de plantes, environ 200 espèces d’oiseaux dont plusieurs figurant dans le Livre rouge.
Actuellement, un grand projet de zone d’écotourisme maritime, de plus de 4.155 ha, a été déployé à Côn Nôi. Ce projet comprendra des hôtels, des villas, une zone de loisirs, une autre dédiée au génie de la mer… Selon les prévisions, il devrait s’achever en 2021.
Kim Son, une découverte à la fois humaine, géographique et culturelle, recèle bien des merveilles ! Il suffit de s’y rendre une fois pour en garder des souvenirs impérissables.
(Agence vietnamienne d’Information)