La souveraineté territoriale vue par les cartes

Pour chaque nation, les cartes géographiques constituent un langage et un outil spécifiques indiquant la souveraineté territoriale à un moment donné, comme dans le cas des archipels de Hoang Sa (Paracels) et Truong Sa (Spratly).

Les anciennes cartes géographiques établies par les Chinois eux-mêmes avant 1909 indiquent toutes que l’extrême Sud de la Chine est l’île de Hainan.

Depuis le 17e siècle, les cartes géographiques du Vietnam comme celles des navigateurs européens montrent que les archipels de Hoang Sa et Truong Sa appartiennent au Vietnam.

Selon l’historien Duong Trung Quoc, la plus ancienne carte de l’histoire contemporaine de la Chine, la “Carte intégrale des provinces de la Cour impériale” publiée en 1904, témoigne de la souveraineté telle que conçue par la Chine sous les Qing (1644-1911). Une preuve claire que même au début du 20e siècle, l’administration impériale chinoise ne revendiquait aucunement Hoang Sa et Truong Sa.

“C’est une preuve de grande importance pour le Vietnam qui vient compléter ses données historiques démontrant sa souveraineté sur Hoang Sa et Truong Sa”, a-t-il dit.

En fait, la Chine a commencé à revendiquer sa souveraineté sur Hoang Sa en 1909 et celle sur Truong Sa en 1935, alors que le Vietnam y exerçait sa souveraineté depuis très longtemps – depuis le 17e siècle au moins -, selon les preuves dont il dispose à ce jour.

Selon Nguyen Hong Thao, chercheur spécialisé sur toutes les questions relatives à la Mer Orientale, le Vietnam dispose d’autres preuves figurant dans les chronologies féodales publiées sous la dynastie des Nguyen (1802-1945) telles que le Dai Nam Thuc Luc Chinh Bien ou Ecrits véridiques sur le Dai Nam (1848), le Kham Dinh Dai Nam Hoi Dien Su Le ou Répertoire administratif du Dai Nam (1843-1851), le Dai Nam Nhat Thong Chi ou Géographie du Dai Nam réunifié (1865-1882), le Lich Trieu Hien Chuong Loai Chi ou Classification des codes et des règles en usage dans les dynasties successives (1821), le Hoang Viet Dia Du Chi ou Traité géographique du Vietnam impérial (1833) et le Viet Su Cuong Giam Khao Luoc ou Histoire brève du Vietnam (1876).

Le plus ancien document mentionnant ces îles est le Toan Tap Thien Nam Tu Chi Lo Do Thu ou Collection de Cartes routières du Pays du Sud conçu de 1630 à 1653 par Do Ba, alias Cong Dao. Réunissant les cartes géographiques de l’An Nam depuis le 15e siècle, l’une décrit les archipels de Hoang Sa et Truong Sa en Mer Orientale en les mentionnant sous les noms de “Bai Cat Vang” et de “Truong Sa”, précisant qu’ils relèvent du district de Quang Nghia. A l’époque de l’empereur Minh Mang (1791-1841), Hoang Sa et Van Ly Truong Sa étaient décrits très clairement sur la carte Dai Nam Thong Nhat Toan Do ou Carte intégrale du Dai Nam réunifié (établie en 1834 sous la dynastie des Nguyen).

Le Vietnam, trait d’union entre les civilisations

Le Vietnam se situe géographiquement sur un axe maritime vital dans le monde, reliant les civilisations chinoise et indienne, de sorte qu’il faut consulter non seulement les cartes vietnamiennes ou chinoises, mais aussi des grandes nations maritimes, précise l’historien Duong Trung Quoc.

Un point de vue partagé par le docteur Tran Duc Anh Son, le directeur adjoint de l’Institut de recherche et de développement socioéconomiques de Da Nang, qui vient d’achever une documentation sur la souveraineté du Vietnam dans le district insulaire de Hoang Sa.

”Outre d’anciennes cartes vietnamiennes et chinoises, nombre d’anciennes cartes européennes affirment que Hoang Sa et Truong Sa sont des archipels du Vietnam”, a dit Son.

Le groupe de recherche dirigé par le docteur Tran Duc Anh Son a réuni 56 cartes géographiques européennes dont l’établissement s’étale sur plus de trois siècles. Ce sont les cartes de Livro da Marinharia FM Pinnto (en 1560), de Gerard Mercator, datée de la fin du 16e siècle, ou encore, plus récente, celle de Stielers Handatla de 1891…

En particulier, la Carte géographique du grand An Nam dont le nom est écrit en trois langues : chinois, vietnamien (An Nam Dai Quoc Hoa Do) et latin (Tabula Geographica Imperii Anamitici) dressée en 1838 par l’évêque Jean-Louis Taberd, sur laquelle figurent les mots ”Paracels seu Cat Vang” (c’est-à-dire, Paracels ou Sable jaune), confirme la souveraineté du Vietnam.

Cela montre que depuis le 16e siècle, plusieurs Occidentaux connaissaient l’archipel de Hoang Sa et le considéraient comme appartenant au Vietnam.

“Cette souveraineté est confirmée par des cartographes, des navigateurs, des explorateurs européens. Ces cartes géographiques sont de précieux documents qui contribuent à démontrer la souveraineté indiscutable du Vietnam sur les archipels de Hoang Sa et Truong Sa qui sont aujourd’hui revendiqués par plusieurs pays de la région”, a conclu M. Son.

(Vietnamplus-AVI)

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