5 raisons de découvrir le sud du Vietnam
Près de l’ancienne Saigon, aux confins du delta du Mékong, flottent la douceur et l’exotisme d’une Asie préservée. Un voyage hors des sentiers battus.
Plonger au large de Phu Quoc
Des kilomètres de pistes de terre rouge, autant de plages sauvages bordées de cocotiers, une forêt primaire où rôdent des chats-léopards. Petit bout de terre perdu à l’ouest des côtes vietnamiennes dans le golfe de Thaïlande, l’île de Phu Quoc a tout du paradis tropical. Allez-y sans tarder: les Vietnamiens, fascinés par le modèle thaïlandais, rêvent d’en faire leur Phuket. Quelques hôtels de luxe pour néo-écolos s’y installent depuis peu, mais l’endroit, principalement peuplé de pêcheurs, continue de sentir le nuoc-mâm, la fameuse sauce de poisson (réalisée à partir d’une saumure d’anchois marinés).
Barouder sur la route du canal de Vinh Te
La route qui mène du beau village portuaire de Ha Tien à la ville de Chau Doc mérite le détour pour qui souhaite découvrir le Vietnam profond. Longtemps, ce canal, qui longe la frontière cambodgienne, fut un axe important d’échange commercial, militaire et politique. Il fut aussi une zone de conflits entre Khmers et Vietnamiens. Pour emprunter cette route cahoteuse de 95 kilomètres qui longe des rizières et des cabanes de modestes paysans, il faut traverser des ponts de fortune en bois ou en tôle, éviter les trous sur la piste, les attelages de buffles… Sous le regard rieur de petites troupes d’écoliers à bicyclette. Le spectacle est sur la route, l’aventure aussi.
Se perdre dans Chau Doc et les confins du Mékong
Ville ouverte sur le fleuve Bassac (ou Hậu Giang) et le delta du Mékong, Chau Doc est le point de passage incontournable entre le Vietnam et le Cambodge. En suivant le fleuve, quatre heures de traversée mènent à Phnom Penh. Khmère jusqu’au xviiie siècle, la ville concentre la plus forte communauté cham (minorité musulmane) du delta du Mékong. Toute la journée, le Bassac est le théâtre d’un incessant ballet de barques, de péniches, de jonques et de sampans, ces bateaux de transport aux grands yeux capables de chasser les obstacles.
Une escapade sur la colline de Nui Sam, haut lieu de pèlerinage bouddhiste, s’impose aussi. Les temples sont gardés par de gros éléphants, comme échappés de chez Disney. Mais sous l’esthétique kitsch, la spiritualité règne. Les fidèles défilent à toute heure au rythme du gong. Certains viennent même offrir des cochons laqués en guise d’offrandes. A 30 kilomètres de Chau Doc, le parc naturel de Tra Su réserve d’autres surprises. En barque à moteur, on y déambule le long des forêts d’eucalyptus, des lotus roses et des jacinthes d’eau. Sa mangrove inondée, habitée par les cigognes, les poules sauvages et les serpents d’eau, offre des visions dignes de contes fantastiques.
Se régaler de la cuisine régionale
Plus légère et raffinée que sa cousine chinoise, la cuisine vietnamienne est un pur régal d’herbes aromatiques: coriandre, basilic asiatique, tiato (sorte de menthe), feuilles au goût de cumin sauvage, citronnelle, le tout accompagné de légumes sautés et croquants, relevé bien sûr de l’incontournable nuoc-mâm. Le riz, évidemment, se décline aussi bien salé que sucré. Il est alors fourré de fruits confits et de cacahuètes écrasées. Au Vietnam, et à Hô Chi Minh Ville (l’ancienne Saigon) en particulier, il ne faut pas hésiter à prendre place sur les tabourets minuscules posés sur les trottoirs pour goûter la cuisine de rue.
Le pho, cette fameuse soupe de boeuf composée entre autres de nouilles de riz, est souvent plus goûteux quand il est préparé par des cuisinières ambulantes qu’au restaurant. Enfin, ne ratez pas, dans un circuit au Vietnam, les cours de cuisine organisés par l’hôtel Victoria de Chau Doc sur le Jaraï, sa grande barge à riz en bois qui navigue sur le Bassac. L’occasion d’apprendre à confectionner des rouleaux de printemps dans les règles de l’art…
Déambuler dans le “Saigon” branché
L’horizon de la ville change presque tous les mois. Grues et chantiers s’activent, de jour comme de nuit, pour faire pousser les tours, rénover les bâtiments, agrandir les routes qui drainent 9 millions d’habitants, dont 4 millions se déplacent à deux-roues ! Les boutiques de mode ou de déco éclosent un peu partout. Pas loin du grand marché couvert Ben Thanh, les trois étages du Gaya rassemblent les créations de stylistes de mode et de décorateurs internationaux, qui, tous, produisent au Vietnam.
Dans la rue Ton That Thiep, on trouve le Lounge Fashion TV, un restaurant trendy décoré de copies de meubles design des années 1970, comme la chaise Panton ou la Ball Chair. Au numéro 43 de la rue, la boutique Saigon kitsch rassemble de la mode et de la déco. Un peu plus loin, sur la rue Le Thanh Ton, au deuxième étage d’un vieil immeuble, se cache La Fenêtre Soleil, repaire branché où, dans la journée, les jeunes s’affalent dans les gros canapés un peu destroy pour siroter un jus de gingembre. Le soir, c’est à La Cage, un joli bar niché dans un ancien entrepôt près du fleuve, qu’on vient danser. Surveillez votre montre, à 1 heure du matin, tout ferme! Le Vietnam se lève tôt…
(Marion Vignal-lexpress.fr)